Avec un total de
12 épreuves (6 masculines, 6 féminines), le
Ski de Fond est le deuxième sport (sur 15) pourvoyeur de médailles, battu (cette année) par le patinage de vitesse (14), et avec une épreuve de plus que le ski alpin et le biathlon (11 chacun).
Organisation, réalisation
On a souvent l'impression qu'il y a
trop d'épreuves en ski de fond (comme d'ailleurs en
patinage de vitesse, voire également en
biathlon). Même s'il serait sans doute difficile de "choisir" quelles épreuves supprimer, il est clair que la
multiplication des distances et des formats (et donc des épreuves)
facilite grandement l'obtention d'un grand nombre de médailles pour certains athlètes. En effet, lorsqu'un(e) athlète est bon sur une distance, il y a de bonnes chances qu'il le soit aussi sur une autre ou en relais.
Afp Un chiffre reflète particulièrement bien ce constat : sur les
22 athlètes qui ont obtenu
au moins 3 médailles dans ces Jeux de Pyeongchang,
8 l'ont fait en ski de fond
(et
6 en biathlon…).
Ce sport a été particulièrement
bien diffusé en France grâce à des horaires particulièrement
propices. En effet, c'était en début ou en milieu d'après-midi heure locale, soit le matin en France mais trop tôt, soit en début ou fin de matinée. Et la seule compétition de ski de fond organisée de nuit (le soir, c'est à dire vers midi en France) l'était un jour où il n'y avait
pas de biathlon (qui est normalement à cet horaire), donc pas de concurrence possible.
Points forts
- Les Jeux se suivent et se ressemblent, du moins chez les femmes. Depuis Vancouver 2010, les épreuves féminines de ski de fond sont dominées par la Norvégienne Marit Bjørgen (cf. photo ci-contre).
- 5 médailles en 2010 (dont 3 en or), 3 médailles en 2014 (toutes en or), et encore 5 médailles cette année (dont 2 en or). En ajoutant 2 médailles précédentes (argent en 2002 et 2006), cela lui fait un total extraordinaire de 15 médailles (8 or, 4 argent, 3 bronze).
- Ces 15 médailles (sur 5 olympiades) constituent évidemment le record tous sports confondus. Quant aux 8 médailles d'or , elle égale ses compatriotes, le biathlète Ole Einar Bjørndalen et le fondeur Bjørn Dæhlie, pour le record du nombre de titres.
- À presque 38 ans, elle est l'athlète la plus médaillée de ces Jeux 2018 (comme elle l'était en 2010), obtenant une médaille sur chacune des courses où elle s'est engagée. Elle devance 3 athlètes qui sont à 4 médailles, tous en ski de fond…
- Chez les hommes, c'est un autre Norvégien, Johannes Høsflot Klæbo, qui a marqué ces Jeux en décrochant 3 médailles d'or (dont deux en équipe).
- Mais la vraie performance masculine du ski de fond à Pyeongchang, c'est celle du Suisse Dario Cologna, qui conserve à nouveau son titre sur la course reine de ce sport, le 15 km. J'avais déjà signalé en 2014 comme c'était difficile de conserver son titre en ski de fond, à cause de l'alternance des "styles" : une fois en classique, puis en libre 4 ans plus tard, et ainsi de suite. Et bien Cologna l'a fait deux fois de suite, c'est à dire qu'il a gagné en 20110, 2014 et 2018 !! C'est la première fois dans l'Histoire des Jeux qu'un skieur de fond remporte 3 titres sur la même distance, et lui l'a fait consécutivement…
Médailles
Le ski de fond est toujours un duel entre la
Norvège et la
Suède, encore remporté par les premiers cette année. Mais en 2014, il y avait égalité au total des médailles (11 chacun), alors que cette fois c'est 14 à 6 pour la Norvège.
Notons que les "Athlètes Olympiques" font mieux que la Russie en 2014 (8 médailles au lieu de 5), mais aucun titre. C'est principalement grâce à Alexander Bolshunov et ses 4 médailles.
Les français
Des résultats généraux
plutôt bons , avec
2 médailles de bronze (contre une seule en 2014) : d'abord en relais masculin (donc la même qu'à Sotchi), puis en sprint par équipe (là où on avait reproché à l'équipe de France en 2014 de ne pas s'aligner alors qu'ils étaient qualifiés…).
Chez les femmes, 12
ème place en relais (moins bien que la 4
ème place de Sotchi), et 8
ème en sprint par équipe (mieux qu'à Sotchi).
En sprint individuel, aucune finale, et une demi-finale (pareil que 2014). En skiathlon et en course individuelle, une seule place dans les 10 (5
ème pour
Maurice Manificat, dans les
deux courses). Enfin, déception sur les courses longues
(marathon) : pas d'engagées chez les filles (alors qu'on était 6 et 7 à Sotchi), et seulement 18
ème et 24
ème chez les garçons (contre 6
ème à Sotchi).
=> Au total, les courses par équipe ont été
bonnes, mais les courses individuelles
mauvaises, SAUF pour
Maurice Manificat et ses deux 5
èmes places (il a également fait partie des deux médailles de bronze). Avec seulement
4 résultats parmi les 10, c'est trois de moins qu'en 2014…