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14-08-2012 15:29:58  Cérémonie de clôture Londres 2012 - Bilan de l'organisation

Les Jeux Olympiques de Londres 2012 se sont donc terminés dimanche soir par la traditionnelle cérémonie de clôture. L'occasion également de dresser un rapide bilan de l'organisation.

Cérémonie de clôture


Après l'ode à l'histoire britannique mise en scène par Danny Boyle pour l'ouverture de ces Jeux, regardée par plus de 900 millions de téléspectateurs dans le monde (et 80 000 privilégiés dans le stade olympique), les organisateurs de Londres 2012 ont décidé que la pop anglaise de ces dernières décennies serait le fil directeur du spectacle de clôture, baptisé d'ailleurs "A Symphony of British Music". Selon le metteur en scène en charge des festivités cette fois, Kim Gavin (chorégraphe déjà responsable entre autres du concert d'hommage à la princesse Diana en 2007), il s'agit de « célébrer le fait que la musique a été l'un des meilleurs produits d'exportation de la culture britannique depuis cinquante ans ». Notons que Kim Gavin est secondé par le musicien David Arnold, compositeur des bandes originales de cinq James Bond et ancien collaborateur de Björk et de Shirley Bassey.
Les répétitions (135 d'après la presse britannique ! unsure) se tiennent depuis des semaines dans le plus grand secret, dans une usine désaffectée et un studio de cinéma non loin du parc olympique (mais de nombreuses fuites, voire même quelques photos volées, ont révélé à l'avance le nom des artistes présents). 4 100 personnes sur scène, dont 3 880 volontaires, le tout dans un décor composé de répliques des monuments emblématiques de Londres (cf. en particulier photo 3, tout en bas).

JO Londres 2012
Ce choix de mettre la musique au cœur du spectacle s'accorde tout à fait avec ce genre de cérémonie, traditionnellement plus festive que celle d'ouverture (et souvent aussi moins grandiose et/ou surprenante). La Reine étant en vacances à Balmoral, en Ecosse, elle était cette fois représentée par le Prince Harry. Le spectacle se divisait en douze tableaux, la plupart correspondant à la prestation d'un des artistes musicaux invités (payés 1 livre symbolique, juste pour pouvoir avoir un contrat officiel). Les deux exceptions notables étant : un tableau présentant Winston Churchill faisant un discours au sommet de Big Ben, et un tableau consacré à la mode anglaise au cours duquel apparaîssaient les mannequins britanniques les plus célèbres, dont en particulier Kate Moss et Naomi Campbell (mais j'ai trouvé ce tableau un peu "décalé" par rapport au reste…).
Bien sûr, l'humour anglais était aussi à l'honneur (comme lors de la cérémonie d'ouverture avec "Mr Bean") wink. Cette fois, c'est Eric Idle, des Monty Python, qui a entonné la célèbre chanson "Always Look on the Bright Side of Life" (un tableau d'ailleurs un peu trop long à mon goût…).
Le reste de la cérémonie (toute la partie centrale, la plus intéressante) était donc un gigantesque concert, réunissant sur une même scène les légendes du rock anglais et les icônes de la pop britannique, dont les plus connues :
  • Les "Spice Girls", le plus fameux "girls band" de l'histoire (40 millions de disques vendus dans le monde, en seulement 2 albums), formé en 1994 puis séparé en 2001, et exceptionnellement reformées pour l'occasion : les cinq Anglaises n'étaient plus apparues ensemble sur scène depuis quatorze ans. Et franchement, cela a été le meilleur moment de la soirée ! big_smile (et qui d'ailleurs a vraiment lancé la soirée…) Pourtant, je ne suis pas particulièrement fan, mais il faut avouer que l'ensemble du tableau était bien chorégraphié, et l'enthousiasme des filles vraiment réel et communicatif (elles se donnaient vraiment à fond, surtout Mme Beckham ! wink). Arrivées dans des taxis londoniens, les Spice Girls ont interprété leurs principaux succès, d'abord ensemble sur scène, puis perchées chacune sur les toits des taxis qui faisaient le tour du stade, sous les cris de la foule reprenant les paroles en chœur.
  • Liam Gallagher, mais sans son frère : pas de reformation en revanche pour Oasis (Liam étant fâché avec son frère Noël depuis 2009), mais tout de même une interprêtation de "Wonderwall", la chanson la plus connue du groupe.
  • Annie Lennox, mais sans Dave Stewart : la voix d'Eurythmics a interprêté une chanson perchée sur un bateau géant, un tableau étonnant.
  • Les disparus n'ont pas été oubliés : tout d'abord Freddie Mercury, dont a été diffusé une vidéo sur un écran géant s'élevant au centre du stade, et dans laquelle il fait chanter le public lors d'un concert à Wembley en 1986. Ce moment de souvenir est suivi d'une prestation live de Brian May, guitariste et compositeur de nombreux titres de Queen, qui a joué une version de "We Will Rock You" avec la chanteuse soul Jessie J. Autre moment particulièrement émouvant, l'hommage à John Lennon : son visage étant matérialisé sur le terrain, des enfants ont chanté "Imagine" en chœur, tout en traduisant les paroles de paix de la chanson en langage des signes… roll
  • Beaucoup d'autres artistes (dont George Michael, Madness et Take That) se sont produits, et d'autres moins connus en France, mais toutes les prestations étaient réussies.
JO Londres 2012
(Panoramic)
La cérémonie a en fait connu 3 parties (selon moi) : 25-30 minutes au début, moyenne, 1h30 au milieu, super géniale (le concert), et plus d'une heure à la fin, super chiante… En effet, on est arrivé à la partie tradition… Et c'est reparti comme tous les 2 ans (car aux Jeux d'Hiver, c'est le même processus) :
  • on monte le drapeau grec, on descend le drapeau olympique (le tout étant fait par des militaires, dont on se demande à chaque fois ce qu'ils font là… blink), on joue les hymnes… On en est déjà à près de 10 minutes inutiles.
  • on écoute (ou pas…) les discours. Celui du responsable de l'organisation (qui remercie les volontaires, et bla-bla-bla…), puis celui du président du CIO (qui remercie la ville, qui salue les athlètes, et bla-bla-bla, et qui termine TOUJOURS en disant que ces Jeux étaient "les meilleurs"…). Franchement, puisque ces discours sont toujours les mêmes (presque mot à mot), on pourrait les virer de la cérémonie et juste envoyer un communiqué de presse, non ? neutral
  • là, on arrive à 30 minutes inutiles, et il reste le "passage de drapeau" à la ville suivante (Rio en l'occurence), avec encore un cérémonial désuet (il faut faire tourner le drapeau 4 fois… franchement c'est débile…).
  • ensuite, c'est l'extinction de la flamme, qui là peut être intéressante si elle est réalisée de façon originale. Cela n'a pas été le cas à Londres (contrairement à Pékin).
  • enfin on présente la ville hôte suivante : le tableau réalisé à Pékin pour Londres était bon. Celui fait à Londres pour Rio était bof (même avec la présence de l'ex-footballeur Brésilien Pelé).
Heureusement, après toute cette partie inutile, la conclusion de la cérémonie apporte un peu de joie. Si la cérémonie d'ouverture s'était achevée par la performance de Paul McCartney, le metteur en scène a cette fois fait appel à The Who, légende du rock, qui ont interprété leurs morceaux les plus emblématiques smile.

Bilan de l'organisation


Comme toujours, il y a des "plus" et des "moins"…
Globalement, en ce qui concerne les craintes avant ces Jeux (en particulier au niveau des transports), ces écueils ont été évités. Mais d'autres "couacs" ont émaillé cette Olympiade.
  • Sécurité (+ et -) : les débuts ont été quelque peu chaotiques, avec la mobilisation en urgence de 4 700 soldats supplémentaires, après la défaillance de la société censée fournir ces services. Mais le gouvernement, hanté par les attentats qui ont fait 52 morts à  Londres en 2005 (le lendemain même de la désignation de la ville pour organiser ces JO), avait prévu un dispositif de sécurité exceptionnel : des missiles sur  les toits, des avions de chasse en alerte, un espace aérien contrôlé par  l'armée, un porte-hélicoptères sur la Tamise, sans compter le déploiement de 40 000 hommes, dont 18 000 militaires. De quoi donner aux sites olympiques des allures de forteresse, avec  portiques de détection, fouilles à l'entrée et soldats en faction… Le côté positif est évidemment qu'aucun incident n'est intervenu (à part le jet d'une bouteille en plastique sur la piste d'athlétisme). Le côté négatif est que certains athlètes ou accompagnateurs ont parfois eu du mal à accèder aux zones auxquelles ils avaient pourtant droit à cause du zèle des contrôleurs - militaires ou civils. Pareil pour les journalistes, confinés parfois à 12 dans des "zones mixtes" de 2 m2 et qui avaient l'interdiction de faire des interviews dans des parties pourtant vides situées juste à côté (Note : on aura noté par contre le "merveilleux oubli" wink des bénévoles qui ont laissé Laure Manaudou venir embrasser son frère, une des grandes scène de ses Jeux, qui n'aurait pourtant jamais dû exister…).
  • JO Londres 2012
    (Damien Meyer / Afp)
    Transports (+ et -) : les milliards investis en amont pour améliorer un réseau déjà saturé n'ont certes pas empêché plusieurs pannes de métro, ni les spectateurs de s'entasser dans des rames souvent bondées. Mais la grande pagaille tant redoutée a été évitée : le "tube", qui n'avait jamais transporté autant de passagers de son histoire (60 millions de trajets, soit 30% de plus que la normale), a tenu bon smile. Le "Javelin", liaison ferroviaire express desservant le parc olympique, a aussi donné un coup de pouce (de même que le départ en vacances de 19% des Britanniques wink). Du côté des aéroports, Heathrow, où ont transité 80% des visiteurs, a aussi fait mentir les pessimistes qui se demandaient comment l'aéroport, déjà au bord de la congestion en temps normal, allait résister. Plusieurs années  de préparation et 20 millions de livres (25 millions d'euros) d'investissement lui ont  permis d'absorber le flot. Et des renforts aux contrôles aux frontières ont évité d'interminables files d'attente. Rien à voir avec les réportages alarmistes des médias Français avant les Jeux… roll
    Côté négatif, beaucoup ont critiqué les distances entre les différents sites, et même dans le parc olympique, qui obligeaient à marcher longtemps avant d’atteindre son siège dans les tribunes ou sa place en zone mixte.
  • Public (+) : même s'il y a eu une polémique au début sur un certain nombre de places vides, cela s'est réglé par la vente de billets supplémentaires. Et globalement, l'ambiance sur les différents sites était au rendez-vous. Mention spéciale au vélodrome (ambiance extraordinaire) et au stade olympique, plein comme un œuf dès le matin pour les qualifications.
  • Ambiance Londres (-) : en revanche, peu d'ambiance dans Londres même, une grande partie des habitants ayant préféré fuir la ville pendant les Jeux, certains commerçants accusant même les JO d'avoir transformé une partie de Londres en désert.
  • Les sites (+) : Londres avait l'avantage de disposer de sites emblématiques pour la pratique de certains sports, comme Wembley pour le football, Eaton pour l'aviron, et évidemment Wimbledon pour le tennis. Cela aide. Mais certaines constructions, comme le nouveau vélodrome, était elles-aussi extraordinaires. Mon coup de cœur reviendra tout de même au site choisi pour les épreuves de tir à l'arc : impressionnant, majestueux…
  • Les "couacs" (-) : le plus important reste l'erreur de drapeau lors d'un match de football, qui aurait pu se transformer en incident diplomatique majeur (et pour une fois, la Corée du Nord a réagi avec intelligence… wink2). On peut également regretter les quelques "arrangements avec les règles" (à la limite de la tricherie) de quelques athlètes, notamment en cyclisme sur piste et canoë-kayak (les 2 étant l'œuvre des Britanniques… blink). Enfin, on notera plusieurs problèmes, qui ne sont pas liès à Londres ou au comité d'organisation, mais bien au CIO lui-même :
    - le problème du système de poule dans les sports collectifs, avec en plus des conséquences diverses : les équipes de badminton qui avaient fait en sorte de perdre leur match intentionnellement ont été exclues, alors que l'équipe de basketball de l'Espagne a fait exactement la même chose pour éviter les États-Unis et n'ont pas été sanctionnés unsure. Il est vrai que les Espagnols l'ont joué "plus fine"… rigole
    - le problème des juges en boxe : cela fait longtemps que ça dure, il faudrait voir à faire quelque chose… neutral Par exemple, comme en taekwondo, avec une mesure électronique des coups (mais c'est plus compliqué en boxe).
  • Le temps (-) : tout le monde s'est plaint du temps mitigé sur Londres. On n'avait parfois pas l'impression d'être en été. Mais de cela non plus, les organisateurs ne sont pas responsables !! smile