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21-06-2010 09:18:10  US Open 2010 : si proche !!

Ce week-end avait lieu l'un des "majors" de Golf, l'US Open.

(note : comme en tennis avec "Open d'Australie", "Roland Garros", "Wimbledon" et "US Open", il y a quatre majors en golf : "US PGA", "Masters", "US Open" et "British Open").

Ces tournois sont (comme en tennis) le summum du golf, réunissant les meilleurs joueurs mondiaux (seuls les 50 premiers du classement mondial sont qualifiés d'office, plus quelques rares exemptions dûes à des résultats exceptionnels dans d'autres "majors").

Seul le Masters se déroule sur un parcours fixe (à Augusta depuis plusieurs dizaines d'années). Les autres tournois sont organisés sur des parcours variables, choisis 7-8 ans à l'avance, parmis les meilleurs lieus/parcours. Et cette année, l'US Open était organisé à Pebble Beach.
(Note : c'était la 5ème fois, 1972, 1982, 1992, 2000, 2010).

Pebble Beach est un parcours légendaire, non seulement pour les joueurs, mais également pour tous les fans de golf. Situé en Californie (du nord, quelques dizaines de kilomètres au sud de San Francisco, sur la commune de Monterrey, devenue célèbre fin 80 quand Clint Eastwood en est devenu maire), le parcours suit les côtes escarpées de la région, avec certains greens ou départ de trous situés sur des promontoires étroits au-dessus de l'océan, entourés de falaises abruptes..
C'est vraiment un décor grandiose (et propice aux caméras), avec des trous mythiques (où l'on doit franchir l'océan entre deux promontoires, ou swinger en aveugle avec une falaise en face).
Bref, le MUST des parcours professionnel de golf...

Dans les "majors", on s'intéresse (normalement) principalement aux "grands" joueurs (Woods, Mickelson, Els, et autres). En effet, côté français, à part la performance (et la grosse déception finale) de Thomas Levet il y a plus de dix ans maintenant au British Open, il n'y a rien à attendre, les joueurs français sont mal classés, et donc ne participent même pas à ces "majors".
Et quand, par hasard d'un bon résultat, ils y participent, l'objectif est juste de passer le "cut" du vendredi (Note : à l'issue des 2 premiers jours, jeudi et vendredi, seuls les 70-80 meilleurs sont conservés pour le week-end).

Cette année, les français n'avaient toujours pas le classement pour se qualifier pour l'US Open.
Mais comme c'est un "open", il y a un tournoi de qualification (comme à Roland Garros pour le tennis) qui ouvre quelques places. Et deux français ont brillé et se sont donc qualifiés "par la bande" : J.F. Lucquin et G. Havret.
Connus en France et sur le circuit européen, ils n'avaient l'un et l'autre aucune "grosse" performance à leur palmarès. Comme d'habitude, on attendait une bonne performance, soit le "cut".
Pour Lucquin, ça s'est joué à un coup. Il échoue vendredi soir à un point du cut.

Mais pour Grégory Havret, c'est beaucoup mieux : non seulement il passe le cut, mais en plus il est dans les 15 premiers..
A partir du samedi, on joue en fonction de son score. Du coup, Havret se retrouve dans les dernières parties, parmi les meilleurs du monde. Loin d'être impressionné, il réalise une excellente journée (avec un chip mémorable au 14, l'un des trous les plus difficiles du parcours). Tranquillement, sans prendre trop de risques, il remonte petit à petit au classement...
Et à l'issue de la troisième journée, à la surprise générale, Gregory Havret se retrouve 4ème ex-aequo du classement !! Les commentateurs français (dont Thomas Levet) sont énervés : en effet, les réalisateurs américains ont partiellement éclipsé la performance du français, ne proposant que de trop rares images alors qu'il faisait LA performance de la journée.
Mais comment pouvait-on se focaliser sur ce joueur inconnu jusqu'alors (issu des qualifications, et 391ème mondial...) ?

Ce dimanche, c'est autre chose.
Tiger Woods ayant réalisé une troisième journée exceptionnelle, il est lui aussi remonté à la 4ème place.
=> Gregory Havret, notre "petit français", va non seulement devoir supporter la pression d'un dernier jour d'un major, plus le fait d'être bien classé, mais également le fait de jouer dans la même partie (car les paires sont faites en fonction des scores) que le numéro 1 mondial, Tiger Woods !!! tongue
Oui, oui, c'est déjà hallucinant : un français avec Tiger Woods sur l'avant-dernière partie d'un major lors du dernier jour...

Au départ de ce dernier jour, les 2 leaders (dans la dernière partie) avaient une avance considérable sur Woods et Havret (-6 et -3).
Mais dès les premiers trous, D. Johnson (large leader au départ) se mettait dans le rouge : un triple-bogey suivi d'un double, toute son avance avait fondu, et il ne s'en remettra jamais. Le roi Woods n'était pas non plus dans un grand jour : plusieurs putts manqués de peu, mais aussi quelques swings égarés.
Du coup, et malgré le retour provisoire de Ernie Els (qui finira par craquer lui-aussi) ou l'espoir de Mickelson (qui jouait autant la victoire finale que la place de numéro 1 mondial contre Woods), le jeu "sérieux" du frenchie lui permettait petit à petit de remonter, et de se retrouver 2nd à 3 trous de la fin...

L'espoir était là, mais McDowell restait solide, alors que Havret manquait 2 coups qui auraient pu mettre le leader sous pression (et qui avait l'avantage de jouer sur la partie suivante).
Au final, l'irlandais Graeme McDowell remporte ce 110ème US Open, avec 1 point d'avance sur le français Gregory Havret.
Ce dernier pourra se consoler par le fait d'étant seul deuxième (ce qui signifie un gros gain financier), et surtout sur le plan sportif d'avoir distancé (dans l'ordre des 3ème à 5ème places) : Ernie Els (1 point derrière), Phil Mickelson et Tiger Woods (2 points derrière). Soit des pointures, dont les 2 leaders du classement mondial !!

Et bien sûr, cette seconde place à l'Us Open "ouvre des portes" : une qualification automatique pour le prochain Us Open (mais également pour le Masters, à confirmer), voire le British.

Conclusion : une "grande édition" de l'US Open, pour le parcours, pour le suspense, et pour le côté "frenchie"..