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13-12-2008 02:30:13  Oscar De La Hoya : la fin de l'un des derniers "grands"

De La Hoya - Pacquiao
Crédit : EFE
Certains noms font rêver dans l'histoire de la boxe, Oscar De La Hoya fait partie de ceux-ci, et il est l'un des seuls encore en activité dans ce club très fermé (d'où le nom "promotionnel" du combat: "The dream match").

Depuis la retraite forcée de Mike Tyson, la catégorie "reine" des poids lourds est devenue une vaste farce (:blink:), du coup les annonceurs et le public se sont rabattus sur les catégories inférieures, plus susceptibles de fournir de vrais affrontements.
Mais une fois certains (beaux) combats organisés, la "relève" n'étant pas à l'hauteur des espérances, les organisateurs  commencent désormais à organiser des "challenges" : c'est à dire des combats entre deux "têtes d'affiche" issues de catégories différentes, sans titre en jeu (forcément). Bref, de quoi mobiliser les foules (et SURTOUT les inscriptions au pay-per-view).

Le challenge


A ce titre, le combat organisé samedi dernier (dimanche 05h, heure française) était prometteur sur le papier.

D'un côté un boxeur presque légendaire, Oscar De La Hoya : champion du monde dans 6 catégories différentes (record), 29 championnats du monde disputés, 39 victoires pour 5 défaites.
En face, Manny Pacquiao : champion du monde dans 4 catégories différentes, actuel champion du monde des poids légers, 47 victoires pour 3 défaites et 2 matchs nuls, et considéré unanimement comme le meilleur boxeur actuel toutes catégories confondues.

Pour que ce combat ait lieu, De la Hoya devait perdre du poids (puisqu'il avait régulièrment monté de catégorie ces dernières années), et de son côté Pacquiao devait monter de 2 catégories de poids, l'idée étant qu'il perdrait ainsi sa vitesse.
Les pronostics donnaient De la Hoya vainqueur (mais la côte n'était pas excellente, ce qui renforce le côté "mercantile" du combat wink).
En gros, le "challenge" était monté sur le nom d'Oscar, parce que Manny, malgré son palmarès plus que respectable, n'avait pas l'impact médiatique nécessaire.

Le point crucial était le début du combat : si la puissance de De la Hoya ne pouvait s'exprimer sur les premiers rounds, il serait pénalisé en fin de combat, rapport à son âge (35 ans).

Le combat


Dès les 2 premiers rounds on est fixé : non, Pacquiao n'a pas perdu de sa vitesse et de son efficacité en montant de catégorie. En revanche, De la Hoya semble "absent", incapable de réagir aux multiples "directs" que lui inflige son adversaire.

A l'issue du 4ème round, Pacquiao est déjà nettement en avance, le "Golden Boy" est marqué physiquement, on se demande comment il va pouvoir gérer (sans parler de gagner) ce combat.

Après 6 rounds, quelques larmes pointent sad : "Arrêtez le massacre..". Oscar est nettement dominé, la vitesse, la précision et l'efficacité de son adversaire font la différence, sur AUCUN coup il n'est dangereux, voire même sur AUCUN positionnement (où sont les jambes d'antan...). A contrario, les directs du droit de Pacquiao continuent de toucher, et font mal, même si le KO n'est pas possible c'est une opération de destruction qui est en oeuvre depuis le début..

Enfin, après 8 rounds de souffrance, le clan De la Hoya décide d'abandonner (sur suggestions répétées du médecin).
Le visage tuméfié, des hématomes à chaque point de contact, Oscar De La Hoya reconnait la supériorité de son adversaire du jour mais (fierté oblige) refuse de se prononcer sur son avenir..

Analyse

De La Hoya - Pacquiao
Crédit : Reuters

Oscar De La Hoya restera quoiqu'il arrive un "grand nom" de la boxe.
Son surnom "The Golden Boy" est particulièrement bien adapté : il est le boxeur ayant "amassé" le plus d'argent pendant sa carrière (et détient aujourd'hui le record de "pay-per-view" pour un évènement).
Son palmarès est des plus éloquents (cf ci-dessus), même après cette défaite.
Certains de ses combats resteront comme les plus excitants de ces dernières décennies : les deux victoires contre Julio Cesar Chavez (1996 et 1998), sa première défaite contre Felix Trinidad (1999), ses deux défaites contre Shane Mosley (2000 et 2003) et plus récemment les défaites contre Bernard Hopkins (2004) ou Floyd Maywayther Jr (2007).

Néanmoins, en lisant le paragraphe précédent, on se rend compte que la plupart des grands combats de De La Hoya ont finalement été des défaites. Il faut donc peut-être séparer "l'aura" médiatique (et le bénéfice financier induit) de l'aspect purement sportif.
En fait, Oscar De La Hoya aurait dû arrêter bien avant (en 2002-2003).
C'est d'ailleurs à partir de ces années où il s'est reconverti en promoteur (avec succès). Si la revanche avec Shane Mosley était légitime, le reste n'était pas nécessaire (sauf en terme financier, les bourses étant très élevées).
Résultat : 4 défaites sur les 7 derniers combats, les 3 victoires étant en plus sur des adversaires "faibles"...
Ce dernier combat montre bien qu'on ne peut être A LA FOIS promoteur (ou entrepreneur) ET boxeur..
(soit pour Oscar, 70% promoteur et 30% boxeur en comptant sur son expérience..)
On verra si la raison l'emportera sur la fierté (après le combat, Oscar n'a pas voulu dire qu'il mettait un terme à sa carrière..)

Quant à Manny Pacquiao, malgré ses qualités maintes fois remarquées, il lui manquait un "grand nom" à son palmarès. C'est désormais chose faite. Son prochain objectif devrait être Ricky Hatton (champion du monde IBO des super-légers, a concédé sa première défaite face à FLoyd Mayweather en décembre 2007).

Ce combat pourrait être le vrai "dream match" de 2009...