Même si la
seizième et dernière journée est forcément un peu plus courte (la soirée étant occupée par la cérémonie de clôture), il reste néanmoins des médailles à distribuer dans
10 sports (26 étant déjà terminés).
La journée commence traditionnellement par le
marathon masculin qui conclut les épreuves d'athlétisme, et est rythmée par la compétition du
pentathlon moderne féminin (qui dure de 9h à 19h, et qui distribuera le dernier titre olympique de ces Jeux de Londres 2012) ainsi que les dernières
finales des sports collectifs (ainsi que les matchs pour la médaille de bronze).
(Panoramic) Marathon (H) : depuis les Mondiaux 2007, le marathon hommes (
cf.photo ci-contre) demeurait une affaire kenyane dans tous les événements planétaires. C'est dire l'exploit qu'a accompli l'Ougandais
Stephen Kiprotich en devenant champion olympique sur les 42,195 km (en 2h08'01"). Le jeune marathonien de 23 ans n'est que le
deuxième athlète de son pays à accéder à un titre olympique après John Akii-Bua (400 m haies aux JO 1972). Peu de monde, pour ne pas dire personne, avait parié sur celui qui possède un record à 2h07'20" (soit presque égalé ce dimanche). Lâché au 35ème kilomètre par Abel Kirui et Wilson Kipsang, respectivement double champion du monde en titre et vainqueur du marathon de Londres en 2012, l'Ougandais semblait devoir se contenter d'une médaille de bronze déjà
suffisante à son bonheur. Mais quelques hectomètres plus loin, revenant de nulle part, Kiprotich plaçait une
accélération foudroyante qui laissait ses adversaires sur place. Il s'impose devant les Kenyans
Abel Kirui (+ 26") et
Wilson Kipsang (+ 1'36"). Le Kenya repart de Londres un peu frustré, et termine derrière son rival Éthiopien au tableau des médailles (3 médailles d'or contre 2).
VTT (H) :
Julien Absalon, champion olympique à Athènes et Pékin, ne deviendra pas le premier champion français à décrocher
trois titres olympiques consécutifs. Comme Tony Estanguet il y a quatre ans à Pékin, le leader français du VTT a vu ses espoirs de triplé se convertir en une
désillusion, quittant la course sur abandon avant même le tiers du parcours. Après un bon départ, tout est allé de travers pour le double tenant du titre. Il a d'abord été victime d'un ralentissement suite à une
chute collective devant lui. Quelques instants plus tard,
Julien Absalon a surtout été victime d'une
crevaison au pire endroit, alors qu'il tentait de revenir sur le groupe de tête. Dès lors nettement distancé, et après avoir
changé sa roue, il s'est retrouvé
27ème à la fin du premier tour, à 54 secondes de la tête. Touché moralement, il a alors
préféré jeter l'éponge et mettre pied à terre, sans plus aucun espoir de podium.
Même si ces incidents étaient sans doute
durs à admettre pour Julien Absalon, d'autant que ce parcours lui convenait (il s'y était imposé avec autorité plus tôt dans l'année), cet abandon me semble
peu conforme à l'esprit olympique . La veille, le marcheur
Yohann Diniz,
dans des circonstances comparables (il visait une médaille, et était dans le groupe de tête avant de chuter et de perdre tout espoir de bien figurer), avait tenu à marcher plus d'une heure de plus pour
terminer l'épreuve… Deux champions Français,
deux attitudes opposées…
Le reste de l'équipe de France s'est battue, elle :
Jean-Christophe Péraud n'a certes jamais été dans le coup, mais il a terminé (29ème, à 8 minutes du vainqueur). Quant à
Sébastien Tempier, longtemps installé à la 6ème place, il a tenté de se mêler à la lutte pour le podium mais n'a pu tenir la distance, et a finalement terminé au 11ème rang (à 2'23").
Note à FranceTV sur ce sujet : ils n'ont pas d'ordinateur connecté à Internet chez FranceTV ? Les commentateurs
semblaient perdus sur cette course, attendant que les places et les écarts
s'affichent sur l'écran pour donner des nouvelles du/des Français. Or, comme la réalisation télévisuelle n'était pas au top, ces écarts ne s'affichaient qu'à l'issue d'un tour (5,2 km). Mais sur Internet, les
données intermédiaires (tous les 2 kms) étaient mises à jour en direct, on pouvait donc
parfaitement suivre la progression des coureurs même s'il n'étaient pas à l'image…
Le titre est revenu au Tchèque
Jaroslav Kulhavy, qui a devancé d'un cheveu (
1 seconde, sur 1h30' de course…) le Suisse
Nino Schurter. L'Italien
Marco Aurelio Fontana a pris le bronze (à 25"). Ces trois-là ont réalisé toute la course en tête.
Sports collectifs :
(
note : bilan à suivre, ce sera a priori le dernier de la série, avec tous les résultats complets).
Volleyball (H) :
une finale incroyable !! (que j'ai suivie par bribes, à cause des autres finales en parallèle). Le
Brésil était hyper-favori face à la Russie. Et de fait, les Brésiliens menaient 2 sets à 0, avec même balle de match contre eux au troisième. Mais après avoir justement
sauvé ces deux balles de match et remporté de justesse le 3ème set, la
Russie a fait perdre la tête au Brésil. Ils remportent les deux sets suivants, et les Russes deviennent champions olympiques après une victoire 3 sets à 2 (le cinquième set étant une sorte de "
tie-break", en 15 points au lieu de 25).
Basket (H) : les
Etats-Unis de LeBron James conservent leur titre olympique contre l'
Espagne, qui a pourtant
mené la vie dure aux Américains (107-100) pendant trois-quarts temps. Pour les Etats-Unis, il s'agit du quatorzième titre olympique. Seuls 1972, 1980 (boycott), 1988 et 2004 ayant échappé à la nation à la bannière étoilée depuis l'avènement du basket aux Jeux.
(Matthias Schrader / AP) Handball (H) : l'équipe de
France de hand conserve elle-aussi son titre olympique (
cf. photo ci-contre) en battant la
Suède (22-21).
Les "
Experts" entrent encore un peu plus dans l'histoire.
Depuis quatre ans, la France a presque tout gagné : deux titres olympiques (2008, 2012), deux de championne du monde (2009, 2011) et un de championne d'Europe (2010).
Ce dernier succès lui permet d'effacer définitivement son seul échec, la déception de l'Euro en janvier, en Serbie, où ils avaient pris la 11ème place. Cruel pour les Suédois qui essuient leur
quatrième défaite en autant de finales olympiques.
Le match a été
assez peu passionnant, les Français possédant toujours une avance de 2-3 buts. Seule la fin
a été plus serrée, la Suède parvenant enfin à combler son retard. En vain, il n'y avait pas grand chose à faire face à ces Bleus-là.
Le "fil rouge" de la journée :
Pendant
toute cette journée, j'ai suivi (sur Internet) la compétition de
pentathlon moderne féminin. D'une part c'est une discipline que l'on ne voit qu'aux JO, et d'autre part il y avait 2 Françaises engagées.
Amélie Cazé est la plus expérimentée (3èmes JO, triple championne du monde) et notre
meilleur espoir de médaille. Quant à
Élodie Clouvel, c'est probablement l'une des
plus belles athlètes Françaises engagées à Londres (et d'ailleurs la seule Française présente dans le classement des
plus belles femmes présentes toutes délégations confondues, publié par un célèbre magazine avant les Jeux…
).
Pentathlon moderne (F) : comme son nom l'indique
5 épreuves sont au programme sur une seule journée (de 9h00 à 19h00). Dans l'ordre : escrime, natation, équitation, tir et course, les deux dernières étant désormais
réunies (
comme sur le biathlon : on tire et on court dans la même "course").
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Escrime : comme chez les hommes la veille, il y a 36 qualifiées, et tout le monde se rencontre. Soit
35 combats à l'épée,
d'une minute maximum, la première qui touche gagne, si personne ne touche, cela compte pour une défaite pour les deux concurrentes. Évidemment, c'est le genre d'épreuve qui ne peut
pas vraiment être télévisée (même en flux sur Internet), la réalisation choisit un combat parmi 18 (et si on a de la chance, on voit une Française pendant une minute…
). Cela se suit donc sur les données "texte", qui enregistrent successivement toutes les victoires/défaites.
Cette épreuve d'escrime ne se passe
pas trop bien pour nos Françaises : à la fin, Amélie Cazé est
11ème ex-aequo (19 victoires, 16 défaites), Elodie Clouvel est
25ème ex-aequo (15 succès, 20 revers).
Note : tout cela
se traduit en points. La première gagne 1000 points, les places suivantes s'échelonnent tous les 24 points, ce qui correspond à
6 secondes (car rappel : à la dernière épreuve,
c'est le temps d'avance ou de retard qui comptera lors du départ de la course finale… Donc à l'issue de cette première épreuve, les Françaises enregistrent un retard respectif de 36" et 1'00").
-->
Natation : c'est
le point fort des Françaises…
Et cette fois, cela peut être télévisé puisque les deux Françaises font partie de la dernière série (la plus rapide). Il s'agit d'un 200 m nage libre.
Elles ne déçoivent pas : Élodie prend la
3ème place de cette épreuve (
cf. photo ci-dessous), Amélie la
4ème. Bizarrement, le calcul des points
n'est pas le même que sur l'épreuve précédente (et cela va encore être le cas sur l'épreuve suivante, ce qui rend ce sport assez difficile à suivre, je l'avoue…
).
Bref, à l'issue de la natation les Françaises sont
remontées au classement général : Amélie Cazé est désormais
5ème (à 52 points, soit 13"), et Élodie Clouvel est
13ème (à 128 points, soit 32").
-->
Équitation : c'est l'épreuve
la plus aléatoire. En effet, les chevaux sont déterminés au hasard, et les cavalières n'ont qu'un temps très court pour se familiariser avec leur monture. Il y a 18 chevaux, donc chacun sera monté par 2 concurrentes. Et il y a
vraiment de "mauvais" chevaux…
Par rapport aux épreuves d'équitation "classiques", il y a une
vraie différence : sur le pentathlon, on voit SOUVENT des chevaux refuser des obstacles, voire désarçonner leur cavali(er/ère). Et pourtant les obstacles sont
moins hauts (ce qui est normal) que lors de la compétition d'obstacle classique.
C'est encore le cas aujourd'hui : celles qui ont tiré "Zafira" en cheval, n'ont pas eu de chance. C'était de loin
le plus mauvais cheval (quelque soit la compétence de la cavalière, quand un cheval ne veut pas sauter, il ne saute pas…) : 33ème et 36ème (dernière) place pour ce cheval… 3 cavalières n'ont même pas fini le concours (au bout d'un certain temps, les juges interrompent l'humiliation), et plusieurs sont tombées. On ne peut que compatir avec ses cavalières qui ont tiré un mauvais cheval (l'une d'entre elles fait du coup un "zéro" point…
).
Pour les Françaises, j'ai
suivi le concours en direct (abandonnant pour un temps le basket, et ayant toujours un œil sur le hand), justement pour voir à l'avance les chevaux évoluer avec les candidates du groupe précédent. Et leur résultat
fait mentir les statistiques. Pour Élodie, le cheval semblait bon (6ème place avec lui, 2 pénalités), mais elle ne prend que la 27ème place de l'épreuve (4 pénalités, plus du temps dépassé). Pour Amélie en revanche le cheval semblait mauvais (35ème place pour celle qui l'avait monté avant, soit avant-dernière), mais elle a
vraiment assuré ! Elle termine à la
seconde place ex-aequo de cette épreuve, avec
un seul obstacle loupé.
Note : comme j'ai regardé TOUTE l'épreuve sur Internet, sans commentaire, j'ai très vite identifié l'obstacle
majeur du parcours. J'ai pas les chiffres précis, mais je pense
qu'au minimum 80% des concurrentes ont chuté sur cet obstacle en fin de parcours, que j'ai appelé "
la poste" parce que les deux piliers sont en forme des fameuses boites à lettres londoniennes
. L'obstacle était donc TRÈS rouge, puisque la barre était également de cette couleur, c'est peut-être ce qui a fait peur aux chevaux. Au fil des concurrentes, c'est devenu L'OBSTACLE à passer, et sans surprise c'est sur
cet obstacle que la Française a eu sa seule pénalité ! Pour info, il n'y a eu
qu'un seul sans faute (sur 36), et 3 parcours avec une seule faute (dont la Française).
À l'issue de cette troisième épreuve, Amélie Cazé est classée
3ème du classement général : elle s'élancera sur la dernière course avec seulement
2 secondes de retard sur les leaders. Élodie a rétrogradé à la 18ème place (à 51").
-->
Tir + Course : les concurrentes s'élancent
dans l'ordre de leur classement, avec des secondes de retard par rapport aux trois premières épreuves (exactement comme en biathlon lors de l'épreuve qui suit le sprint). C'est un 3000 m, émaillé de 3 séances de tir (l'une en tout début, les deux autres après 1 km).
C'est la
toute dernière épreuve de ces Jeux Olympiques (toutes les finales de sports collectifs sont terminées), et on a une Française en lice pour une médaille… (et en plus, MOI j'ai suivi son parcours sur la journée
).
Malheureusement,
ça coince dès le premier tir (organisé dès le début de cette course finale). Alors que les 2 secondes de retard au départ semblaient très peu, cela devient vite plusieurs dizaines de secondes, et cela se confirme lors des tirs suivants. Et pour les deux Françaises, qui semblent toutes deux TRÈS à la traîne sur cette dernière épreuve combinée. Sur cette épreuve combinée, elles finissent 32ème et 34ème (et il n'y a plus que 35 engagées). Un vrai problème, sachant que cette course finale s'avère DÉTERMINANTE : en effet, à l'issue des 3 premières épreuves les 10 premières du classement général n'étaient espacées que de 30 secondes. Tout ça pour ça…
On voit bien qu'en tir, chaque tir raté coûte au moins 20 secondes, du coup je trouve que les compétitions
ne sont PAS ÉQUILIBRÉES. C'est dommage…
Ceci dit, les Françaises ont été
mauvaises en tir (et pas excellentes en course pure), et même avec une revalorisation des épreuves précédentes elles n'auraient pas fini sur le podium. Lequel est constitué de la Lithuanienne
Laura Asadauskaite (et donc dernière tête couronnée de Londres 2012, et elle aussi fort jolie, même si elle n'est pas du niveau d'Élodie Clouvel
), devant la Britannique
Samantha Murray et la Brésilienne
Yane Marques.
Amélie Cazé finit
18ème (à plus de
2 minutes, on voit la différence avec les 2 secondes du départ…
), et la belle
Élodie Clouvel termine
31ème, elle aussi pénalisée par la dernière épreuve.
Les compétitions sont
terminées. Place à la
cérémonie de clôture et les différents bilans…
(
Note, à suivre : TOUS les bilans par sport restants et la cérémonie de clôture. Ainsi que les 3 bilans traditionnels : France, TV et global).