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24-08-2008 13:59:41  Dernières compétitions

Contrairement à ce que les horaires français peuvent laisser suggérer, cette dernière journée est une journée complète à Pékin, ou presque. Les dernières finales (handball et water-polo) vont se terminer vers 17h30 heure locale et la cérémonie de clôture a lieu à 20h.
Il y a juste un peu moins de compétitions différentes, principalement des sports collectifs (matchs de classement et finales), plus les dernières finales de boxe et le marathon.

Marathon : Je n'avais pas l'intention de regarder, mais un mauvais réglage a fait que j'étais levé pour le début, et donc...
Débuté à la fraîcheur du petit matin (7h30 heure locale), cette compétition était néanmoins très crainte par les observateurs avant le début des Jeux : chaleur, humidité, pollution, ... Tout cela faisait peur à tout le monde. Pourtant, la semaine dernière les femmes avaient bien résisté, mais il ne faisait pas beau ce jour-là, et même si la chaleur était présente, elles n'avaient pas eu au moins à subir les rayons directs du soleil.
Ce matin il faisait beau, 24°C au début mais en augmentation sur les 2 heures. Et dès le début, la course est partie sur un rythme étonnant. Les commentateurs avaient des réactions diamétralement opposées selon les chaînes : sur Canal+, on disait "ils sont fous", "il va y avoir des défaillances", "les conditions sont affreuses"... Sur France2, on disait "il fait frais", "le ciel est clair", "les conditions sont idéales"... rigole
Progressivement, chacun est devenu moins affirmatif, dans un sens comme de l'autre, et à la fin de la course tout le monde était enfin d'accord : les conditions étaient difficiles pour les athlètes les moins bons, mais tout à fait surmontables pour les meilleurs.

L'éthiopien Haïle Gebreselassie, préférant s'aligner sur le 10000m alors qu'il possède la meilleure référence historique sur marathon (2h04'26), a sans doute dû regretter son choix : il avait déclaré que ce serait "un suicide" de disputer ce marathon. Force est de reconnaitre que la pollution ou l'humidité qu'il craignait n'a en rien entamé les meilleurs tellement le rythme a été élevé. Au 10ème km, les 30 premiers étaient encore sur les bases du record du monde, prouvant que le rythme général n'était pas le fait de quelques "fous" partant trop vite.

A la mi-course, un groupe de cinq coureurs (Wanjiru, Gharib, Merga, Lel, Kifle) se détache. Ceux qui préféraient rester un peu en retrait en attendant une défaillance se sont trompés, car à part Kebede qui a réussi une belle remontée sur la fin, personne ne reviendra sur ce groupe, et parmi les 5, quatre termineront aux 5 premières places (seul Kifle a craqué).
Petit à petit, le podium se décide entre les cinq, mais il faut attendre la énième accélération du kenyan Samuel Wanjiru entre le 35ème et le 40ème km pour faire enfin la différence. Tandis que le marocain Jaouad Gharib, champion du monde 2003 et 2005, parvient à suivre à quelque distance, l'éthiopien Deriba Merga commence à marquer le pas mais reste en lice pour le bronze.
Dans le stade, Samuel Wanjiru, établissant un nouveau record olympique en 2h06'32 (soit presque 3 minutes de mieux que l'ancien record ! et à environ 2 minutes du record du monde !), garde finalement 44 secondes d'avance sur Jaouad Gharib. La médaille de bronze se joue alors dans le dernier tour de stade, entre éthiopiens : en difficulté depuis 3-4 kilomètres, Deriba Merga se bat au courage, courant presque au ralenti. Derrière, son compatriote Tsegaye Kebede fond sur lui et le passe à 200 mètres de l'arrivée !
Titubant, Merga franchit en marchant la ligne d'arrivée, conservant de justesse (pour 3 secondes) la quatrième place devant l'autre animateur de la course, le kenyan Martin Lel. Le premier européen est 6ème avec le suisse Viktor Rothlin, quant au français Simon Munyutu, dans le coup jusqu'à la mi-course (environ 20ème), il termine finalement 57ème.

Boxe : Daouda Sow était opposé à un sérieux adversaire en la personne du russe Alexey Tishchenko, tenant du titre et champion d'Europe de la catégorie. Mais après son exploit en demi-finale contre le cubain, on pouvait croire que l'outsider allait une nouvelle fois créer la surprise.
Mené d'une touche au premier round, le français arrive à mi-combat sur le score de 4-7. Grâce à un bon troisième round, il revient légèrement à 8-10, puis à une touche dans le quatrième (9-10). Mais le russe s'accroche dans la fin du combat, à la limite de l'anti-jeu, et finit même par toucher à quelques secondes de la fin, remportant le titre 11-9.
Le français, que l'on n'attendait pas à ce niveau, se contente d'une belle médaille d'argent. Et le clan français termine le tournoi de boxe avec 3 médailles (1 bronze, 2 argent), ce qui n'est plus arrivé depuis Anvers 1920.

Les dernières finales de boxe étaient également très importantes pour la Chine : ils restaient à une unité de leur objectif dans ces Jeux...
Heureusement, le tableau de marche a bien été respecté : dès la première finale (-48 kg) Shiming Zou apporte à la Chine sa 50ème médaille d'or, les dirigeants peuvent être contents. Le reste sera du bonus : Xiaoping Zhiang (81 kg) permet de dépasser le total, et enfin Zhilei Zhang chez les super-lourds (+ 91kg) se contente de l'argent mais permet à la Chine de terminer leurs Jeux Olympiques sur un nombre rond : 100 médailles !!
Résultat final des médailles chinoises : 51 or, 21 argent, 28 bronze.
(Note : je reviendrai sur le tableau des médailles dans un futur article dédié à cela...)

Enfin, ce tournoi de boxe de Pékin restera historique (dans le mauvais sens) pour Cuba : traditionnellement grande nation de cette discipline, Cuba n'a eu aucun titre olympique cette fois, une première !! Et ce, malgré 8 cubains en demi-finales...

Volley-ball (H) : Enorme surprise !!
Pourtant tenant du titre et double champion du monde, le Brésil doit se contenter de la médaille d'argent. Ils ont été dominés 3 sets à 1 par les Etats-Unis, dont c'est le premier titre olympique depuis Séoul 1998.

Basket (H) : Superbe finale !! De très loin la meilleure finale de tous les sports collectifs hommes et femmes confondus.
Incapable de remporter un seul titre en tournoi mondial depuis huit ans (c'était aux Jeux de Sydney face à la France, depuis ils ont tout perdu, 2 championnats du monde et Jeux d'Athènes), l'équipe des Etats-Unis, appelée "Team USA", est surnommée "Redempt Team" (rédemption) aux USA, preuve que la pression était particulièrement forte sur ces Jeux.
Finalement, ils arrivaient invaincus en finale, dominant largement leurs adversaires de plus de 20 points à chaque fois. Mais en face ce sont les champions du monde, l'Espagne, qui se dressaient sur la route de LeBron James, Kobe Bryant et autres stars NBA. Et le fait que les espagnols aient été battus en phase de poule par les américains ne signifiait pas grand chose à l'heure de la finale.

Dès le premier quart-temps, le match part sur de bonnes bases, avec un festival offensif des deux côtés. Grâce en particulier à un excellent Dwyane Wade (27 points dont 21 en première mi-temps) les américains terminent ce premier quart avec 7 points d'avance (38-31, un score total déjà exceptionnellement haut pour un seul quart-temps).
Si au début du deuxième quart-temps l'écart passe dangeureusement la barre des 10 points, les espagnols réagissent bien avec des tirs à 3 points et restent au contact à la mi-temps (69-61, score qui aurait pu être le score final d'un match "normal" aux Jeux...).
Le troisième quart-temps et surtout le début du quatrième est alors l'occasion d'un véritable show espagnol : non seulement ils marquent des points, mais en plus avec la manière : sky hoop, alley hoop, tear drop, poster dunk, tout y passe ! Pau Gasol en particulier se met en valeur et le spectacle espagnol permet à ceux-ci de revenir à deux petits points à moins de 5 minutes de la fin !!
A 2'20", il y a encore que 4 points d'écart, et on commence à se dire que le suspense sera total jusqu'au bout. Mais grâce à quelques actions d'éclat des américains, en particulier de Kobe Bryant à 3 points, les Etats-Unis reprennent quelques points. Les dernières secondes étant émaillées de quelques fautes inutiles de la part des espagnols, peut-être frustrés d'échouer si près, le score final ne reflète pas vraiment le match : 118-107.

Les Etats-Unis reprennent donc la médaille d'or, l'Espagne est médaille d'argent, et dans la petite finale, l'Argentine a remporté la médaille de bronze face à la Lituanie.

Handball (H) : 24 ans après les footballeurs à Los Angeles, les handballeurs apportent à la France un titre olympique dans un sport collectif.
Les français se présentaient invaincus et largement favoris devant l'Islande, qui réalisait comme la France la meilleure performance de leur histoire en parvenant en finale.
Le match n'aura vraiment duré qu'une petite dizaine de minutes. Dès le début, on a vu que l'Islande ne serait pas au niveau d'une équipe de France très sereine. A la mi-temps, il y avait 5 buts d'écart, mais il y a longtemps que l'on s'était désintéressé de ce match fade, sans suspense. D'autant plus qu'en face il y avait la fin d'une finale, elle, légendaire (voir ci-dessus).
Sans surprise, la France s'impose donc 28-23.
Note : je ne remets pas en cause le véritable exploit que constitue ce titre olympique pour la France, mais très clairement il était difficile de s'emballer pour ce match, très inférieur en qualité et en émotion à la demi-finale ou même au quart de finale des femmes.

La dernière médaille d'or (302ème) de ces Jeux (ou à égalité avec le water-polo qui se déroulait en même temps) revient donc à la France...
Qui termine 10ème au classement (rappel : article à suivre dans quelques jours) avec 7 titres et 40 médailles au total.

Place à la cérémonie de clôture et aux bilans (à suivre les jours prochains)...