La journée assez moyenne pour la France s'est terminée en feu d'artifice lors d'
une session de natation historique, la meilleure de l'histoire de la natation française !
400 m nage libre (F) : tout d'abord,
Camille Muffat a décroché le titre olympique du 400 mètres nage libre. Huit ans après Laure Manaudou, la niçoise, favorite de la distance mais dont on craignait la fragilité durant les grands rendez-vous, a gagné son pari. Vainqueur en 4'01"45, elle s'est offert, cerise sur le gâteau, le record olympique après une course maîtrisée dès le début.
Elle devance l'Américaine
Allison Schmitt (4'01"77), et la Britannique
Rebecca Adlington (4'03"01).
Coralie Balmy, l'autre Bleue qualifiée pour cette finale, se classe sixième après avoir eu le bronze en ligne de mire pendant un temps.
(AFP) Mais cette première médaille d'or de la délégation française ne laissait pas présager celle qui a suivi…
Relais 4x100 m nage libre (H) : il y a quatre ans à Pékin, cette course avait été l'un des
grands moments des Jeux (voir
une course d'anthologie). Les Français étaient alors favoris grâce à leurs meilleurs chronos individuels, mais Jason Lezak avait frustré la colonie bleue en réalisant la course de sa vie, et battant Alain Bernard de 8 centièmes seulement !
Cette désillusion est désormais oubliée, et la revanche, inattendue, est fantastique.
Au terme d'une course
tout aussi exceptionnelle que celle de 2008,
Amaury Leveaux,
Fabien Gilot,
Clément Lefert et
Yannick Agnel ont écrit l'histoire et sont entrés dans la légende.
Cette fois, les Français n'étaient qu'outsiders, visant tout de même une médaille. Même les Etats-Unis n'étaient pas favoris, la médaille d'or semblant promise à l'Australie avant que les nageurs ne plongent dans le bassin.
De fait, la France occupe la troisième place pendant les deux premiers relais. Alors que
James Magnussen et ses partenaires australiens ne semblent pas au mieux ce soir,
Clément Lefert pointe désormais en deuxième position lorsqu'il termine son relais, lançant
Yannick Agnel pour les derniers 100 mètres, opposé à
Ryan Lochte (récent champion olympique du 400 m 4 nages) pour les Américains.
(AFP) Qualifié quelques minutes plus tôt pour la finale du 200 mètres, qu'il disputera lundi,
Yannick Agnel va alors nager
une seconde plus vite que Lochte, parcourant ses deux longueurs en 46"74. En tête durant les 350 premiers mètres, les Américains sont dépassés dans les dernières longueurs par Agnel qui file vers un succès historique.
Les Français décrochent la médaille d'or en
3'09"93, devançant les Etats-Unis (2èmes en 3'10"38) et la Russie (3èmes en 3'11"41). Quant aux Australiens, il ne sont même pas médaillés (4èmes en 3'11"63). Notons que l'on est évidemment loin des temps réalisés à Pekin (les Américains avaient battu le record du monde en 3'08"24, suivis donc par les Français 8 centièmes plus loin), mais il n'y a plus les "combinaisons magiques"…
Titrée ce dimanche, la France devient simplement la
quatrième nation à écrire son nom au palmarès de l'épreuve, après les Etats-Unis, sacrés à huit reprises, l'Australie et l'Afrique du Sud, chacune une fois.
Notons en outre que même s'il n'a pas nagé en finale, ce titre permet à Alain Bernard de terminer sa carrière sur une deuxième médaille d’or olympique, après celle du 100 m des JO 2008.
Les deux autres médailles d'or en jeu dans le bassin londonien sont revenues au Sud-Africain
Cameron van der Burgh (
100 m brasse) et à l'Américaine
Dana Vollmer (
100 m papillon), chacun avec un
record du monde à la clé. Vollmer, championne du monde en titre, est devenue la première femme à passer sous les 56 secondes sur la distance (55"98), alors que Van Der Burgh a retranché 12 centièmes au précédent record (58"46).