(Afp) La soirée d'athlétisme était rythmée par le concours de
saut à la perche masculin, dans lequel étaient engagés deux Français, dont le
grand favori,
Renaud Lavillenie (
cf. photo).
Celui-ci a d'abord complètement maîtrisé son concours, effaçant au premier essai 5,65 m, 5,75 m puis 5,85 m. Pendant ce temps, le champion olympique de Pékin, l'Australien Steven Hooker, est éliminé dès la première barre, manquant tous ses essais à 5,65 m.
Romain Mesnil quitte aussi le concours à ce niveau.
À 5,75 m, ils ne sont déjà plus que six, et à 5,85 m
le podium est d'ores et déjà dans la poche puisque, outre le Français, seuls les Allemands
Bjorn Otto et
Raphael Holzdeppe ont également effacé cette barre. Et aux essais,
Renaud Lavillenie est en tête du concours. Tout se passe donc très bien, mais
vient alors la barre de 5,91 m et son option sur le titre va soudain faire long feu. En deux coups de massue, le bronze devient alors un horizon plus crédible que l'or.
(Afp) C'est d'abord Holzdeppe qui
passe 5,91 m dès son premier essai, soit
neuf centimètres au-dessus de son record personnel avant cette finale ! Surréaliste. Et ce n'est pas fini, puisqu'une poignée de secondes plus tard, Otto franchit cette marque à son tour. Lavillenie
échoue quant à lui…
Après cet échec au premier essai, Renaud Lavillenie n'a dès lors plus le choix.
L'impasse devient l'unique solution. Pour reprendre la tête, il se doit de passer une barre supérieure à celle de ses deux adversaires. À
5,97 m, il échoue d'abord une fois. Il ne lui reste donc
plus qu'une seule tentative. Or ou bronze, il n'y a plus d'autre résultat possible. C'est tout ou rien puisque, pour lui, seul le titre aurait valeur de réussite à Londres. Notons qu'entre-temps, les deux allemands ont terminé leur concours en ratant également à cette hauteur.
Cette barre à
5,97 m, c'est précisément son record de la saison. Mais c'est une chose que de le réussir en meeting. Dans une finale olympique, sous la pression, et sans échappatoire, c'est évidemment un
tout autre défi. Alors Lavillenie s'élance. Il saute.
Et il est passe…
Nettement. Sans bavure. Il n'a même pas effleuré cette barre, synonyme de record olympique mais surtout, de gloire éternelle (
cf. photos ci-dessus et ci-contre). Le
saut parfait, au moment parfait.
En devenant champion olympique,
Renaud Lavillenie rejoint ainsi les autres titrés français dans cette discipline :
Pierre Quinon (1984) et
Jean Galfione (1996, également dernier médaillé d'or français en athlétisme, toutes disciplines confondues). La France guettait une médaille d'or en athlétisme depuis le 2 août 1996. Soit 16 ans et huit jours d'attente depuis l'envol de Jean Galfione dans la nuit d'Atlanta.
Autres finales de cette session :
(Reuters) 5000 m (F) :
Meseret Defar devient championne olympique du 5000 m. L'Ethiopienne dépose sa compatriote
Turinesh Dibaba dans la dernière ligne droite qui finit 3ème. La Kenyane
Vivian Cheruiyot est en argent.
4x400 m (H) : les
Bahamas ont réalisé un exploit (avec record national à la clé) en s'offrant le titre au grand dam des
Américains qui finissent second. Les deux nations terminent avec
plus de 2 secondes d'avance sur les troisièmes,
Trinité-Tobago.
4x100 m (F) : enfin, la soirée s'est conclue sur un
incroyable record du monde.
Tianna Madison,
Bianca Knight,
Carmelita Jeter et
Allyson Felix signent un chrono de
40"82 (
cf. photo ci-contre). Elles battent ainsi
l'un des plus vieux records du monde de l'athlétisme en collant plus de cinq dixièmes à la vieille référence de la RDA qui datait de 1985 (41"37).
Les
Etats-Unis battent la
Jamaïque (41"41) et l'
Ukraine (42"04).
Revanche à suivre dès demain chez les hommes, où cette fois Usain Bolt et les siens seront largement favoris, et où le record du monde est également en grand danger.