Si la course reine de l'athlétisme (le
100 m hommes) avait été
hallucinante il y a 4 ans à Pékin (voir
Usain Bolt hallucinant sur 100m) à cause de la domination sans partage de
Usain Bolt (et un chrono de rêve), celle de Londres 2012 a été
encore plus rapide, et surtout
beaucoup plus serrée.
(Emmanuel Dunand / AFP) Battu par Yohan Blake (et avant tout par lui-même) aux Championnats du monde de Daegu, le Jamaïcain a remis les pendules à l'heure et rejoint Carl Lewis dans la légende : avec le Roi Carl,
Usain Bolt est désormais le second
double champion olympique de l'histoire sur la distance reine. Il a réussi ce tour de force au terme d'une finale unique en son genre puisque, de Bolt (qui a battu son propre
record olympique de Pékin en
9"63, soit
six centièmes de mieux qu'en 2008 et à 5 centième de son record du monde de 2009) à Thompson (9"98), les
sept premiers ont couru sous les dix secondes.
Une première (ils étaient 6 en 2008). On aurait peut-être pu avoir tout le monde sous cette barre si
Asafa Powell, blessé, n'avait pas coupé son effort avant d'en finir.
Cette fois, pas de faux départ. Le tenant du titre n'a pas cherché à battre le starter et s'est élancé très moyennement (0"165, 5ème temps de réaction seulement). Au départ, c'est
Justin Gatlin qui s'est porté le premier en avant, vite repris par la meute. A mi-course,
Usain Bolt était en tête mais sans avoir fait la différence.
Indécise, la course s'est finalement réglée dans les trente derniers mètres. Le Jamaïcain a alors placé son accélération finale, à laquelle personne n'a pu répondre. Pas même
Yohan Blake, principal rival ce soir mais aussi partenaire d'entraînement (les deux hommes s'étaient d'ailleurs échauffés ensemble comme d'habitude). Et ils ont logiquement fait leur tour d'honneur côte à côte. A vingt-deux ans, tout sourire, pour ses premiers Jeux, Blake s'est paré d'argent en
9"75, égalant ainsi son meilleur chrono personnel.
Derrière les deux Jamaïcains, les Etats-Unis placent leurs trois athlètes :
Justin Gatlin prend le bronze en
9"79 (meilleure performance) alors que
Tyson Gay échoue à un centième du podium (9"80), et le tout jeune
Ryan Bailey réalise lui aussi sa meilleure performance en 9"88.
Le seul européen de cette finale, le Néerlandais
Churandy Martina prend la 6ème place en 9"94 , suivi par le Trinitéen
Richard Thompson. Enfin, le troisième Jamaïcain,
Asafa Powell termine en boitant après s'être claqué à la mi-course (11"99).
Autres résultats de cette session d'athlétisme :
(Mark Blinch / Reuters) 3000 m steeple (H) : le Français
Mahiedine Mekhissi-Benabbad prend comme à Pékin la
médaille d'argent. A 400 mètres du terme, Mekhissi pointait au quatrième rang. C'est le moment où le double champion d'Europe a produit son effort et montré qu'il en avait encore sous le pied. La rivière, qu'il a passée avec maestria, lui a ouvert les portes d'un nouveau podium. En 8'19"73, il doit s'incliner devant le Kenyan
Ezekiel Kemboi (médaille d'or en 8'19"08) mais devance l'autre Kenyan
Abel Kiprop Mutai (médaille de bronze en 8'19"73), avalé dans la dernière ligne droite. C'est la vingt-cinquième médaille remportée par la délégation française lors de ces JO. La première en athlétisme. Mahiedine Mekhissi est également un cas à part dans l'athlé français puisque seuls Guy Drut (1972, 1976) et Marie-Josée Pérec (1992, 1996) avaient glané une médaille lors de
deux éditions des Jeux Olympiques.
400 m (F) : l'Américaine
Sanya Richards-Ross s'offre l'or olympique grâce à un temps de 49"55. Elle s'est imposée devant la Britannique
Christine Ohuruogo (49"70), victorieuse à Pékin il y a quatre ans et auteur d'une belle remontée dans la dernière ligne droite, et sa compatriote
DeeDee Trotter (49"72). Championne du monde du tour de piste en 2009, Sanya Richards décroche à 27 ans son premier titre olympique individuel. A Athènes et à Pékin, elle avait remporté l'or mais en équipe, sur 4x400 m.