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10-07-2006 14:16:02  L'Italie remporte la Coupe du Monde 2006

L'équipe d'Italie a remporté la Coupe du Monde 2006 aux tirs au but (5 - 3), après une finale contre la France qui s'est terminée sur le score de 1 - 1 après les prolongations.

C'est le quatrième titre pour la Squadra Azzurra, qui revient ainsi à une longueur des Brésiliens, recordmen des consécrations avec 5 étoiles.

Le match se déroulait dans le Stade Olympique de Berlin, là même où s'était déroulés les Jeux de 1936 (ceux de Jesse Owens). Classé monument historique, le stade a cependant subi des rénovations sur 4 ans pour cette Coupe du Monde en gardant l'aspect original : pierre lourde, grands murs extérieurs, vastes escaliers.
En présence de nombreuses personnalités officielles (Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU, José Manuel Barroso, président de la commission européenne, Franz Beckenbauer, Jacques Chirac, président de la république française, Bill Clinton, Angela Merkel, chancelière allemande, Pelé, Jacques Rogge, président du CIO, le Prince Albert II de Monaco...), le match opposait l'Italie à la France, un grand classique en Coupe du Monde, puisque les deux équipes se sont déjà rencontrées 5 fois (c'est l'adversaire le plus souvent rencontré par la France en Coupe du Monde), sur un total de 33 rencontres toutes compétitions confondues.
Depuis 1978, la France avait gagné quatre fois contre l'Italie, pour deux matches nuls. Parmi ces six matches, deux de Coupe du monde (2-0 en 1986, 0-0 4-3 t.a.b. en 1998) et la finale de l'Euro 2000 (2-1 b.e.o.), dernière confrontation en date.

Au niveau de la composition des équipes, aucune surprise, sauf que pour la toute première fois en Coupe du Monde, l'équipe de France se présentait pour la quatrième fois consécutive avec les mêmes titulaires.
Les regards du monde entier étaient bien sûr braqués sur la performance de Zinedine Zidane, ce joueur à l'immense talent, qui terminait ce soir sa magnifique carrière de footballeur. Quel meilleur moment que de la finir sur la plus belle scène mondiale...

Résumé du match (1) :

Dès le début du match, l'équipe italienne semble décidée à exercer un pressing physique relativement agressif, ce qui conduit à un choc relativement violent entre Fabio Cannavaro et Thierry Henry ( 2' ). Le Gunner reste sonné de longues secondes au sol, nécessitant l'entrée des soigneurs puis sa sortie provisoire du terrain. Revenu en jeu, il semble encore légèrement groggy pendant quelques minutes, le temps que Gianluca Zambrotta tacle Patrick Vieira par derrière, faute logiquement sanctionnée d'un carton jaune ( 5' ).

Une minute plus tard, lors de la première incursion de Florent Malouda dans la surface de réparation italienne, Marco Materazzi l'accroche légèrement, ce qui conduit l'arbitre à siffler un penalty en faveur de la France ( 6' ). Au vu du ralenti, cette sanction paraît bien sévère (ou bien généreuse selon le camp où on se place smile), mais la décision a sans doute été influencée par le début de partie très agressif des Italiens.

C'est Zinedine Zidane qui se présente face à Gianluigi Buffon. Lui qui tire toujours ses penalties de la même façon (fort à droite du gardien), choisit cette fois de réaliser un geste qui semble insensé (car très risqué) à ce niveau de compétition : une "Panenka", petite frappe en feuille morte en spéculant sur l'anticipation du gardien. Le gardien italien plonge effectivement à droite, la balle le prend à contre-pied sur sa gauche, rebondit sur la barre transversale, puis derrière la ligne avant de ressortir. But France ( 7' ). 0 - 1

Le stratège français marque ainsi son 3ème but en finale de Coupe du Monde (après les deux du 12 juillet 1998), devenant ainsi le 5ème joueur a avoir marqué lors de deux finales...
A noter que ce n'est que le premier but encaissé dans la compétition par Buffon de la part d'un adversaire : le seul autre but encaissé par les Italiens jusqu'à présent était un but contre son camp de Cristian Zaccardo.

Résumé du match (2) :

Après cette ouverture du score, on peut penser que les choses sont plutôt bien engagées pour l'Equipe de France : en plus de l'avantage psychologique de mener au score, la rigueur défensive a souvent été l'aspect le plus décisif de cette équipe pendant la compétition. Et la plupart des pronostics avant le match soulignaient que l'équipe qui marquerait en premier aurait de grandes chances de remporter le titre.

Mais peut-être que ce but est arrivé trop tôt dans la partie. En tout cas, loin de se démobiliser les Italiens font au contraire comme si rien n'était arrivé, et petit à petit ils prennent le contrôle du ballon et du rythme. Plus mobile, plus tonique, l'équipe italienne met la pression sur l'arrière garde française grâce à des attaques bien construites : prise des intervalles, domination écrasante de leur avant-centre Luca Toni dans le jeu de remise, course des latéraux sur les côtés...

L'Italie déroule, alors que la France souffre : carton jaune pour Willy Sagnol pour une faute sur Fabio Grosso ( 12' ), excellent coup-franc tiré par Andrea Pirlo heureusement dévié en corner par une tête de Lilian Thuram ( 14' ).

La domination italienne est finalement concrétisée sur un nouveau corner magnifiquement repris de la tête par Marco Materazzi qui prend le dessus dans les airs sur Patrick Vieira et catapulte le ballon dans les filets. But Italie ( 19' ). 1 - 1

Cette égalisation n'est pas volée tant la maîtrise italienne est, à cet instant, absolument totale. D'ailleurs les statistiques de possession de balle sont impressionnantes en faveur de l'Italie : 67% - 33 % ( 22' ).

Résumé du match (3) :

Suivent quelques timides réactions françaises : une frappe de 30m de Florent Malouda ( 23' ), une très belle accélération de Thierry Henry servi par Claude Makelele, il trouve Franck Ribéry dans la profondeur, mais son centre est contré ( 25' ). Enfin, une frappe malheureusement pas assez appuyée de Malouda après une passe de Henry, qui est captée sans problème par Buffon ( 30' ).

Pendant un arrêt de jeu suite à la blessure de Simone Perrotta, les "anciens" de l'équipe de France, Thuram, Makelele et Zidane se parlent au milieu de terrain pour remettre certaines choses en place, comme à chaque fois lors de la compétition où les français se sont sentis dominés et impuissants à faire la différence ( 33' )...

De leur côté, les Italiens sont toujours aussi dangereux sur coup de pied arrêté : nouveau corner concédé par Vieira heureusement dégagé quasiment sur sa ligne par Thuram (l'arbitre avait de toute façon sifflé une faute dans la surface) ( 28' ), coup-franc à 35m dans l'axe frappé par Francesco Totti ( 29' ), pour arriver finalement à l'un des moments les plus chauds de la partie :
Thuram tacle Luca Toni en dernier défenseur et concède un nouveau corner ( 35' ); celui-ci, toujours tiré par Pirlo, est réceptionné de la tête par le même Toni, et le ballon vient s'écraser violemment sur la barre transversale de Fabien Barthez !!! mad
Le gardien français était bel et bien battu, les supporters ont vraiment eu chaud ( 36' )...

La fin de la première période est marquée par une succession d'occasions manquées pour la France : tout d'abord un corner obtenu par Henry qui ne donne rien ( 37' ); puis Zidane trouve Henry sur le côté gauche après un relais avec Vieira. L'attaquant d'Arsenal centre devant le but vers Malouda mais Cannavaro est bien présent pour récupérer le bénéfice du ballon. Ribéry était alors seul au second poteau ( 41' )...
Enfin, Zidane obtient un coup franc dans l'axe à 40 mètres après une faute de Gennaro Ivan Gattuso. Ribéry est bien servi au drapeau de corner mais il perd son duel face à... trois défenseurs adverses ! roll ( 43' )...

Résumé du match (4) :

Malgré le score de parité à la mi-temps, il est indéniable que l'Italie domine cette finale, faisant preuve de qualités physiques et tactiques supérieures aux joueurs français. Le rythme imposé depuis le début de la partie par les joueurs de Marcello Lippi a réellement mis à mal la formation française, qui ne s'est procurée aucune véritable occasion.

Les supporters français en sont réduits à espérer un miracle, ou du moins un réveil de leur équipe. Et précisemment, la France va spectaculairement rétablir l'équilibre en seconde période. Vive, avec des individualités retrouvées - dribble, vitesse, culot - elle met la défense italienne dans une très mauvaise passe pendant une grosse vingtaine de minutes.

C'est d'abord Thierry Henry qui fait un festival : il dribble, efface deux adversaires et entre dans la surface. Sa frappe trop écrasée n'inquiète cependant pas le portier de la Juventus de Turin ( 46' ).
Puis un bel échange entre Eric Abidal et Zidane, qui dévie de l'extérieur vers la course de Malouda. Ce dernier est ensuite sanctionné d'une faute sur Gianluca Zambrotta ( 48' ).

Un corner italien concédé par Sagnol, qui amène une nouvelle situation chaude pour la France, le ballon naviguant dangereusement dans la surface bleue, vient rappeler la domination des Italiens sur ces phases de jeu ( 49' ).

C'est ensuite une très belle infiltration individuelle de Thierry Henry, cette fois sur la droite. Après plusieurs contres favorables, il cherche le centre plutôt que de frapper. Materazzi dégage en corner, ce qui permet à Franck Ribéry de tenter une frappe de 22m dans l'axe, malheureusement largement au-dessus ( 50' ).

Après une nouvelle occasion manquée pour Henry, c'est au tour de Ribéry de déborder, il sert Zidane qui décale Florent Malouda. Le Lyonnais est victime d'une nouvelle faute dans la surface, qui aurait mérité penalty après visionnage du ralenti ( 52' ). Mais l'arbitre argentin ne le siffle pas, rétablissant ainsi l'équilibre après celui généreusement accordé en 1ère période.

Encore une occasion pour le duo Malouda - Ribéry, puis c'est un coup dur pour l'équipe de France : Patrick Vieira, claqué à la cuisse, doit laisser ses coéquipiers, il est remplacé par Alou Diarra ( 55' ).
Cela ne semble pas déconcentrer les français, qui repartent à l'attaque avec Zidane dont la reprise de volée en première intention est détournée in-extremis alors qu'elle prenait le chemin de la cage de Buffon ( 58' ).

Ce premier quart d'heure de la seconde période est décidemment très intense et riche en actions !!!
La France domine totalement mais sans concrétiser son avantage sad...

Résumé du match (5) :

Alors que l'on atteint l'heure de jeu, l'entraîneur italien Marcello Lippi décide d'opérer un double changement : Perrotta et Totti cèdent leur place respectivement à Daniele De Rossi et à Vincenzo Iaquinta ( 61' ).

Puis survient l'un des autres moments clefs du match : sur un coup-franc de Pirlo, Luca Toni reprend de la tête et trompe Fabien Barthez, but pour l'Italie ! Mais non, l'arbitre assistant a levé son drapeau pour un hors-jeu... Les supporters français respirent, après étude du ralenti le hors-jeu semble réel, mais il s'agit en fait plutôt d'un hors-jeu passif : l'arbitre aurait donc pu accorder le but selon les nouvelles règles, mais il n'était pas possible de se décider sans examiner soigneusement la vidéo ( 62' ).

De nouvelles occasions s'enchaînent pour les français : Thierry Henry frappe de l'angle droit de la surface mais Buffon est sur la trajectoire et réalise un bel arrêt ( 63' ), une frappe largement au-dessus de Malouda ( 65' ), une frappe de loin non cadrée de Ribéry ( 69' ), un coup-franc de Zidane renvoyé des deux poings par le portier italien ( 71' ), un tir encore non cadré de Eric Abidal ( 72' )...

Les deux équipes commencent à ressentir la fatigue : les courses sont moins décisives, les passes moins assurées, les fautes s'accumulent, on s'en remet de plus en plus à des actions individuelles ou des frappes de loin. Du côté français, ce serait peut-être le moment de faire rentrer du sang neuf pour concrétiser leurs nombreuses occasions, mais l'entraîneur Raymond Domenech n'est pas un adepte du "coaching". De leur côté, les Transalpins (qui ont 30 minutes de plus dans les pattes à cause des prolongations de leur demi-finale, mais aussi un jour supplémentaire de repos) semblent moins bien physiquement, ils se contentent de faire tourner le ballon en balançant de longs ballons vers Iaquinta et Toni... En vain, ils se heurtent à la stricte arrière-garde française, avec notamment William Gallas et Abidal.
Ils se procurent néanmoins deux occasions franches : d'abord un tir en pivot de Luca Toni capté par Barthez (mais le ballon avait de toute façon été amorti de la main par Toni) ( 73' ), et surtout un coup-franc tiré par Andrea Pirlo qui oblige Barthez à se détendre, accompagnant la balle au ras de son montant droit ( 76' ).

Résumé du match (6) :

A 10 minutes de la fin du temps réglementaire, Zinedine Zidane est victime d'une grosse faute, non sanctionnée par l'arbitre, et reste au sol en se plaignant d'une vive douleur à l'épaule droite. Il fait même signe à son banc de le remplacer. Pendant que les soigneurs sont à l'ouvrage, tout le monde retient son souffle, espérant que le meneur de jeu puisse terminer le match ( 80' ).

Ouf ! Zizou est de retour sur le terrain, mais pendant quelques minutes sa course est hésitante, le bras collé le long du corps.
Les Bleus s'offrent deux nouvelles occasions : un corner repris par Ribéry qui est contré par la défense italienne ( 82' ), puis un débordement de Thierry Henry qui sert Zidane en retrait, mais Materazzi coupe de justesse ( 84' ).

Le sélectionneur italien, Marcello Lippi, opère son dernier changement en augmentant le potentiel offensif de son équipe : l'attaquant vedette Alessandro Del Piero remplace le défenseur Mauro Camoranesi ( 85' ). Toujours aucune réaction du côté de Domenech...

La France continue néanmoins son pressing : un corner tiré par Zidane revient sur Makelele mais le milieu de Chelsea frappe largement au-dessus ( 86' ), et dans les arrêts de jeu, Abidal sert Ribéry qui se bat et réussit à centrer au point de penalty ( 90'+1 ). Mais personne n'est là pour reprendre, Henry est sans doute fatigué...

C'est fini ! Italie 1 - 1 France. L'arbitre argentin, Monsieur Horacio Elizondo siffle la fin du temps réglementaire, les deux formations devront se départager lors de deux périodes de quinze minutes de prolongation, avant d'éventuels tirs aux buts.
C'est la 4ème prolongation de l'histoire en finale de la Coupe du Monde.

Résumé du match (7) :

La première prolongation débute sur un coup-franc italien tiré par Pirlo qui est bien capté dans les airs par Barthez ( 92' ).
Ce sera en fait la seule occasion italienne de toutes les prolongations...

La fatigue se fait de plus en plus sentir, les vignt-deux acteurs sont de plus en plus cuits, mais les Italiens semblent plus émoussés, plus atteints physiquement, alors que la France fait meilleure impression et continue de se procurer des occasions, sans cependant trouver l'ouverture face à l'arrière-garde très serrée des joueurs transalpins.
C'est désormais le mental qui risque de faire la différence.

Un superbe travail de Florent Malouda amène un corner malheureusement mal tiré ( 93' ), le même Malouda réalise un petit pont sur Cannavaro à l'entrée de la surface mais le retour de Gattuso est impeccable ( 95' ), Thierry Henry contre-attaque dans l'axe mais son ouverture est contrée de justesse par Cannavaro ( 98' ), puis Franck Ribéry s'offre une occasion en or mais son tir du pointu finit sa course au ras du montant gauche de Buffon, battu sur le coup ( 99' ).

Le sélectionneur français Raymond Domenech se décide enfin à faire rentrer du sang neuf : Ribéry sort, remplacé par David Trezeguet, le bourreau des Italiens lors de la finale de l'Euro 2000 ( 100' )...

Cette première période de prolongation se termine par une double occasion française : Sagnol est servi côté droit et trouve la tête de Zidane dans l'axe des six mètres. La reprise du numéro 10 français est cadrée et merveilleusement frappée, obligeant Buffon à réaliser le plus bel arrêt de la partie, une claquette en corner ( 103' ). Le cri de dépit lancé alors par notre Zizou national est à la mesure de la frustration ressentie au vu des nombreuses occasions non converties. D'autant que le corner qui suit amène une nouvelle situation chaude par Malouda mais le portier de la Squadra, qui réalise décidément une partie parfaite jusque là, vient boxer le ballon au devant de Zidane et de Diarra ( 104' ).

Résumé du match (8) :

La deuxième période de prolongation débute, il reste quinze minutes pour éviter la toujours cruelle séance de tirs au but. Mais justement, il semble clair que depuis le début de ces prolongations (voire même depuis la moitié de la deuxième mi-temps...) les Italiens n'attendent que ça !
Cela peut sembler étrange à première vue car les statistiques sont contre eux : ils n'ont JAMAIS gagné une telle séance et ont perdu des matchs clefs comme cela, en particulier contre la France. Et puis, ils ont surtout perdu la seule séance de tirs au but en finale de Coupe du Monde de l'histoire : c'était en 1994 contre le Brésil. On ne peut pas penser qu'ils veuillent revivre une telle désillusion, même si bien sûr leur gardien Buffon est l'un des meilleurs au monde et qu'il pourrait faire ce soir la différence au vu de sa performance dans ce match.

En fait, c'est beaucoup plus simple : les Italiens se sont rendus compte qu'ils ne pouvaient pas gagner autrement ! Dominés sur le plan physique, ils ont préféré lâcher l'affaire, s'en remettre à la chance ou à leur gardien, et très intelligemment ils ont géré toute la fin du match, n'attaquant qu'à deux et laissant les Français dominer...

Victime de crampes, Thierry Henry, qui a beaucoup donné, sort et Sylvain Wiltord fait son entrée pour les dernières minutes ( 107' ).

Et puis...
C'est alors que survient LE fait marquant du match, celui qui marquera les mémoires, celui qui sera le plus discuté ensuite dans la presse, à la télévision, sur le Net...

Marco Materazzi apparaît d'un coup allongé sur le sol, probablement victime d'une faute mais les écrans n'ont rien montré en direct. L'arbitre arrête le jeu, vient aux nouvelles et commence à discuter avec plusieurs joueurs italiens, qui demandent réparation pour une faute française ( 108' ).
Le réalisateur TV repasse alors les images de ce qui s'est passé : on voit Zidane et Materazzi marcher l'un devant l'autre, et d'un seul coup Zidane se retourne et plante violemment sa tête dans le torse de l'italien. Enorme faute, indiscutable, et incompréhensible au premier abord : on est en finale de Coupe du Monde, à 10 minutes de la fin du match et de sa carrière...
Mais l'action s'est déroulée loin du ballon, l'arbitre et ses assistants n'ont semble-t-il rien vu. Le réalisateur reste sur Zidane, qui attend impassible la décision arbitrale.

Résumé du match (9) :

Pendant que la discussion se prolonge entre l'arbitre et les joueurs (près de deux minutes), on revoit la scène depuis le début : il y a eu tirage de maillot puis des mots échangés, on suppose que Materazzi a insulté le joueur français et la fierté est parfois un vilain défaut. C'est une facette du personnage que le monde avait peut-être oubliée, mais qui lui avait déjà coûté le Ballon d'Or en 2000.

Alors que le camp français se lamente, déçu par ce geste, certes compréhensible mais tout à fait inexcusable, qui risque de priver Zizou de l'apothéose qu'il aurait méritée pour sa fabuleuse carrière, le gardien italien Buffon va vers le quatrième arbitre, celui qui est sur la touche près des écrans vidéos et lui indique d'un geste que lui, a dû voir l'incident et qu'il doit le signaler.

Et de fait, le quatrième appelle l'arbitre principal, lui glisse quelques mots et M. Elizondo retourne sur le terrain vers Zidane avec la main à la poche : CARTON ROUGE POUR ZIDANE !! yikes:( ( 110' ).
Dans la foulée, Malouda écope d'un carton jaune pour protestation.

Zinedine Zidane lui, ne bronche pas. Conscient de la gravité de la faute, il en assume les conséquences, en l'occurrence la 14ème exclusion de sa carrière. Il devient en outre le quatrième joueur de l'histoire à être expulsé d'une finale mondiale (le dernier en date était déjà un joueur français, Marcel Dessailly lors de la finale au Stade de France en 1998).
Après avoir marqué deux heures plus tôt son 31ème but avec les Bleus (4ème meilleur buteur, devançant Just Fontaine et Jean-Pierre Papin), Zizou termine ainsi sa carrière de footballeur (et sa 108ème sélection nationale), il passe juste à côté du trophée suprême avant de s'enfoncer dans les escaliers vers les vestiaires. Il disparaît, on ne le reverra plus neutral...

Le match reprend dans une ambiance survoltée. Ce coup de théâtre est intervenu trop tard dans la partie pour constituer un véritable tournant, tout au plus a t-il renforcé l'envie latente d'attendre les tirs au but, désormais partagée par l'équipe de France. Mais le coeur n'y est plus vraiment, du côté des supporters comme probablement des joueurs. Pourtant, même à 10 contre 11, la France domine toujours.

Résumé du match (10) :

Les quelques dernières minutes du match se déroulent sous les sifflets du public berlinois dès que l'Italie a le ballon. Le stade semble avoir pris le parti de la France (c'était déjà un peu le cas avant, rappelons que c'est l'Italie qui avait éliminé l'équipe germanique).

Seules quelques actions sont à signaler : Sagnol qui sert Trezeguet pour une déviation vers Wiltord, mais la défense italienne s'en sort ( 114' ), puis Grosso qui s'enfonce côté gauche mais son ouverture pour De Rossi est finalement trop longue ( 118' ), enfin une belle opportunité pour les Bleus avec Sylvain Wiltord servi sur la droite mais l'attaquant lyonnais manque complètement son centre alors que David Trezeguet attendait l'offrande devant le but ( 119' ).

C'est terminé, l'arbitre argentin siffle la fin du match ( 120'+1 ) Italie 1 - 1 France...
Pour la seconde fois de l'histoire, la Coupe du Monde va être attribuée à l'issue d'une séance de tirs au but et l'Italie va essayer de prendre sa revanche sur le sort qui l'avait privé du titre lors de la première en 1994.

Le match a été fidèle à ce qu'il fallait anticiper du choc entre les deux équipes les plus denses de la compétition et les plus intransigeantes sur le plan défensif. L'Italie a dominé toute la première mi-temps, la France a survolé le reste de la rencontre mais les gardiens n'ont eu que peu de choses à faire tellement la défense a pris le pas sur l'attaque des deux côtés.
La France a finalement encore souffert de son manque de réalisme, d'automatisme devant, illustré par son parcours depuis 2 ans : pratiquement aucune défaite, des victoires peu concluantes mais une floppée de matchs nuls.

Il est 22h34 lorsque le premier italien se présente pour tirer son tir au but...

Résumé du match (11 et fin) :

La séance de tirs au but, c'est un truc à part, où il y a toujours un perdant qui se sent un peu "volé", d'autant que ces séances n'existent que dans les phases finales des grandes compétitions et sont synonymes d'élimination ou de qualification, voire de titre lorsqu'il s'agit de la finale.
Alors quand en plus c'est la plus prestigieuse des finales...

On parle de "loterie", et d'ailleurs avant cela se jouait réellement à pile ou face. Un penalty, au moins, cela reste un geste technique, un fait de jeu, et surtout cela permet parfois aux gardiens de briller, un penalty peut soit être "raté" par l'attaquant soit être arrêté par le gardien, ce qui est toujours plus satisfaisant pour les deux camps.

Mais ce soir, les gardiens n'ont pas fait la différence. Tous les penalties ont été parfaits... enfin presque tous.
Successivement, Pirlo, Wiltord et Materazzi frappent de manière imparable, Italie 2 - 1 France.
Puis Trezeguet voit sa balle taper la barre transversale et retomber juste DEVANT la ligne. Avantage à l'Italie. On peut toujours chercher des excuses (Trezeguet a souffert de sa condition de remplaçant durant le Mondial, il est rentré tard dans cette finale, etc...), le fait est qu'il ne faut pas en chercher : ce sont les mêmes centimètres, cette fois DERRIERE la ligne, qui ont permis à Zidane de marquer le penalty en début de rencontre. Puisqu'on vous dit que ce n'est que de la chance...

Suivent De Rossi, Abidal et Del Piero, qui ne laissent aucune chance eux non plus au gardien adverse, Italie 4 - 2 France.
Et déjà la pression est sur Willy Sagnol, qui ne doit pas faillir face à Buffon. Heureusement son tir est impeccable, Italie 4 - 3 France.

22h41 : Fabio Grosso est le dernier des 5 italiens à se présenter devant Fabien Barthez et a la balle du titre dans ses pieds.
Et sans surprise le ballon est au fond, l'Italie est championne du monde pour la quatrième fois ! Score final : Italie 1 - 1 (5 - 3 t.a.b) France.

Certains français sont en pleurs, notamment Sagnol enveloppé dans le drapeau national et Lilian Thuram qui semble inconsolable.
22h58 : Les Bleus montent sur le podium pour recevoir leur médaille (Zidane excepté). Les visages sont marqués, ils ont perdu d'un souffle et n'auront finalement pas perdu de match dans toute la compétition. Leur parcours est néanmoins exemplaire, surtout au vu de leur qualification laborieuse et des matchs du premier tour (et il ne faut pas oublier ce fabuleux match contre le Brésil !).

23h01 : c'est au tour des Italiens de monter sur l'estrade et Fabio Cannavaro brandit le trophée, bravo à l'Italie !

Ainsi se termine la 18ème édition de la Coupe du Monde (Germany 2006), la prochaine aura lieu en Afrique du Sud en 2010 et ce sera la toute première organisation du continent africain.